Vous en avez marre de finir chaque descente un peu technique avec les bras en compote ?
Une suspension à l’avant, après certaines descentes, on se dit que ce serait quand même pas mal…
Mais bon, c’est lourd, c’est cher et ça demande de l’entretien comparé à une fourche rigide en carbone.
À côté de ça, il y a les potences suspendues qui promettent de résoudre tous ces soucis, mais est-ce vraiment le cas ?
C’est justement ce qu’on va vérifier dans cet article, ayant depuis quelque temps la Redshift ShockStop en test sur mon gravel.
Une potence suspendue, vraiment aussi confortable qu’une fourche suspendue ?
En termes de confort pur : OUI !
Fini les vibrations dans les mains en descente, les à-coups dans les cervicales quand on se fait surprendre par un nid-de-poule ou encore le choc dans les poignets au passage d’un trottoir.
Mais avant d’arriver à ce confort, il va falloir être un peu patient…
Parce que la Redshift ShockStop, elle a besoin d’un temps de rodage pour exprimer toutes ses qualités !
Mais pas d’inquiétude, le nombre de sorties se compte sur les doigts d’une seule main avant de pouvoir profiter de son plein confort.
Un temps de rodage pour les élastomères avant d’atteindre le confort absolu
Mon premier test avec cette potence s’est déroulé lors de mes 3 jours de bikepacking en gravel dans les Vosges du Nord.
En direction de la gare pour rejoindre le point de départ, je n’ai pas senti de grosse différence, même si j’avais une légère sensation d’être un peu « dégonflé » à l’avant.
La sensation se confirme en passant sur des trottoirs, il semblerait qu’il y ait un léger amorti.
Était-ce lié à la potence ? Au supplément de poids avec les sacoches ?
Au fil de ces trois jours, le confort ne cessait de s’améliorer, nul doute, la potence commençait à se roder.
Et ça se confirme au fil du voyage… Là où au premier jour il était impossible de faire bouger le guidon malgré tout le poids de mon corps en appui.
À la fin du dernier jour, la flexion était beaucoup plus visible, et ça se ressentait dans les descentes !
Mais est-ce que ce supplément de confort pourrait remplacer une fourche de gravel suspendue ?
Est-ce que la Redshift ShockStop peut remplacer une fourche suspendue de gravel ?
La réponse ici va être plus tranchée…
Tout va dépendre de votre pratique du gravel.
Si en termes de confort je trouve la différence plutôt mince, la fourche suspendue va vous apporter d’autres avantages.
Le but d’une fourche suspendue, c’est de coller votre roue au sol ; ça vous permet d’avoir un meilleur grip, un meilleur freinage, mais aussi plus de confort (malgré que ce ne soit pas sa priorité).
À la différence de la ShockStop de Redshift, qui elle, est conçue exclusivement pour vous apporter du confort.
Alors pour choisir entre les deux, tout va donc dépendre de votre pratique du gravel.
Est-ce que votre but, c’est de descendre plus vite ? Auquel cas une fourche suspendue offre un réel avantage.
Ou est-ce que vous cherchez juste à descendre avec plus de confort ? Dans ce cas, la potence suspendue de Redshift pourrait vous suffire.
Mais est-ce la seule différence ?
Quelles différences entre une potence suspendue et une fourche suspendue ?
À vrai dire, bien qu’on puisse penser que ces deux composants soient assez similaires, ils sont très différents.
Et pour faire votre choix entre les deux, il faut voir ce que vous cherchez, car chacun offre ses avantages :
- Le poids : comptez de 220 grammes à 248 grammes pour la plus légère des potences ShockStop (suivant la longueur de la potence) contre plus de 1 kg pour une fourche suspendue. Le poids ne fait pas tout, mais c’est à prendre en compte !
- Le contrôle sur terrain technique : le rôle d’une fourche est de maintenir votre pneu au contact du sol le plus souvent possible pour garantir grip, freinage et confiance dans les virages. Alors que le rôle de la potence suspendue est de vous offrir du confort. Est-ce que vous cherchez à descendre plus vite ? Ou avec plus de confort ?
- Le débattement : une fourche suspendue offre un débattement de 40 à 50 mm alors que pour la ShockStop le débattement est de 20 mm. Plus de débattement signifie que des obstacles plus gros sont avalés.
- Entretien : pour la potence suspendue l’entretien est nul, ça fonctionne avec des élastomères. Pour la fourche suspendue par contre c’est un entretien régulier, changement des joints, de l’huile…
- Prix : suivant le modèle, comptez entre 219 et 289 euros pour la Redshift ShockStop contre 600 à 700 euros pour les premiers prix des fourches suspendues.
Mais il y a une différence encore plus grande entre une fourche et une potence suspendue : le fonctionnement !
Fourche suspendue VS Redshift ShockStop : le fonctionnement sur le terrain !
Je ne vais pas vous parler du fonctionnement technique des deux modèles, mais plutôt des différences entre ces deux modèles sur le terrain.
Et sur ce point, il y a quelque chose que vous devez savoir :
La potence suspendue ne fonctionne pas toujours ! Je m’explique…
Comment fonctionne la Redshift ShockStop ?
Pour que les élastomères jouent leur rôle « d’amortisseur », il doit y avoir une pression exercée sur votre guidon.
Si vous n’exercez pas de poids, les élastomères ne peuvent pas se contraindre et donc ils n’absorberont pas les chocs.
Et ça, ça fait une grosse différence !
Parce que quand vous roulez sur le plat, le poids exercé sur votre guidon est relativement faible, à tel point que la filtration des vibrations est minime.
Pour que la filtration des vibrations fonctionne efficacement, il faut donc deux choses :
- Des bosses, des trous, des cailloux
- Une position plutôt sur l’avant du vélo
Et vous savez où on retrouve ces deux choses ? En descente ou quand vous pédalez avec un position agressive !
C’est donc là que la potence suspendue révèle toutes ses qualités.
Mais est-ce que c’est la seule limitation de cette potence ?
Les limitations de la potence suspendue de Redshift
Après de nombreuses sorties, il est difficile de trouver des points négatifs ; ce sont plutôt des limitations à vrai dire.
Il faut être conscient que cette potence ne va pas vous apporter autant de filtration des vibrations qu’une fourche suspendue.
Par contre, vous allez l’adorer en descente, surtout quand ça secoue dans les bras !
Bien que vous soyez confortable dans les descentes, cela ne signifie pas pour autant que votre roue restera collée au sol.
Attention à ne pas prendre trop confiance au risque de finir dans le fossé…
Avec ses 20 mm de débattement, la ShockStop offre du confort. Cependant, si vous roulez fréquemment sur un terrain très accidenté, elle atteindra ses limites plus rapidement qu’une fourche suspendue.
Mais à vrai dire, tout ceci n’est qu’une limitation par rapport à la fourche suspendue ; en comparaison avec une potence classique, c’est le jour et la nuit.
Attention cependant si vous êtes sensibles aux bruits : j’ai un très léger grincement de temps en temps, pour éviter cela il faut penser à nettoyer régulièrement votre vélo.
Et une fois en danseuse, vous sentirez peut-être une légère flexion si vous êtes du genre à tirer sur votre cintre.
Mais dans mon cas, ça ne m’a jamais dérangé. Au moins, vous êtes prévenu.
D’ailleurs, on n’a pas parlé de l’installation ? Faut-il la régler ?
Installation de la Redshift ShockStop : un jeu d’enfant
Comparé au montage et au réglage d’une fourche, ici c’est super simple.
La potence arrive avec les élastomères installés dans la position +6 degrés et pour un poids de cycliste compris entre 61 et 70 kg.
Si vous êtes plus lourd, plus léger ou que vous voulez l’incliner à -6 degrés, il va falloir démonter les élastomères de la potence.
Et pour le coup, tous les outils sont fournis et les instructions sont très claires, bien qu’en anglais uniquement.
Une fois que c’est fait, vous n’avez plus qu’à monter votre potence sur le vélo comme une potence classique.
Et vous serez prêt à profiter du confort !
Mon avis sur la Redshift ShockStop
Je ne vais pas vous le cacher, cette Redshift ShockStop je l’adore ! Difficile de s’en passer après y avoir goûté…
Alors c’est clair qu’on est loin du fonctionnement d’une fourche suspendue, mais quand on voit la différence de poids et de prix, difficile de comparer les deux tellement ils sont différents.
Si vous êtes à la recherche de plus de confort, nul doute que cette potence suspendue vous sera utile.
Mais attention, si vous roulez essentiellement dans une région plate, l’intérêt est limité à moins de rouler vite, sinon une fourche suspendue sera plus efficace.
Par contre, si vous cherchez une solution légère notamment pour gagner du confort en descente ou quand vous roulez vite, là il n’y a pas de doute, c’est une super affaire !
Où acheter la potence Redshift ShockStop ?
Vous pouvez retrouver cette potence en deux versions : la version classique et la version pro.
La seule différence entre les deux concerne le poids et l’aspect.
La version pro est 15 % plus légère et propose un fini mat/brillant, alors que la version classique est uniquement de couleur noir mat.
Redshift ShockStop Pro
La version pro utilise notamment des vis en titane pour réduire le poids. Mais le fonctionnement est strictement identique au modèle classique.
Redshift ShockStop
Mis à part la différence de poids, ce modèle fonctionne exactement de la même façon que le modèle pro. Gagner du poids ou garder vos sous, à vous de choisir.
Quelles alternatives à la Redshift ShockStop ?
Redshift n’est pas le seul sur le marché de la potence suspendue, d’autres marques sont aussi présentes.
Son concurrent principal est Cane Creek avec leur eeSilk, et à regarder la fiche technique, elles se ressemblent beaucoup.
Le poids est équivalent, le débattement est aussi de 20 mm, le fonctionnement repose aussi sur des élastomères interchangeables à la différence qu’il est possible de verrouiller la suspension.
Est-ce que cette fonction est réellement utile ? Je n’ai jamais senti le besoin de la bloquer dans mon cas.
Quoi qu’il en soit, ça reste une alternative à la ShockStop de Redshift !
Cane Creek eesilk
Une alternative à la Redshift ShockStop qui lui ressemble beaucoup, la seule différence : impossible de changer l’angle, c’est du -6 degrés.
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